VÉRITÉ INTEMPORELLE ET POUVOIR TEMPOREL
Il y a quelques décennies à peine, on pouvait encore entendre le boulanger, le laitier, le facteur ou les simples passants chanter sur la rue ; aujourd’hui un silence de plomb s’est étendu sur les cœurs et les esprits. La simple joie de vivre individuelle et collective déserte de plus en plus nos existences et les citoyens sont de plus en plus confus et perdus. Où que le regard se tourne dans les chancelleries d’Occident, il ne rencontre que des ignorants, des pantins, des pleutres, des larves. Il n’y a plus de chefs en Occident, de vrais chefs dotés d’envergure de vision et de puissance d’action.
(…)
La valeur véritable du roi, le fondement de son autorité absolue, ce par quoi il est aimé, respecté, craint et obéi, dépasse sa valeur simplement humaine et n’a absolument rien à voir avec son intelligence, sa sagesse, sa diplomatie, son courage, sa compassion et encore moins la force brute ou l’argent, ce qui est le lot de civilisations dégénérées. Ce n’est que très accessoirement et ponctuellement qu’un vrai roi fera usage de la force pour faire sentir son autorité. La Couronne est là d’abord et avant tout pour servir, non pour sévir. S’il n’impose pas le respect par sa seule présence, s’il ne galvanise pas ses sujets par sa seule apparition, il n’est pas digne de régner. C’est le destin, la fortuna tant mise de l’avant chez les premiers Romains, qui le fait roi ou empereur, non des actes humains. C’est à partir de là qu’elle peut consacrer l’auctoritas (autorité) du souverain et légitimer son pouvoir temporel. Dans une civilisation traditionnelle, tout part du sacré et y ramène. Un Roi, un Prince, s’il est vraiment un Prince, est Fils de Dieu : le pouvoir temporel tire sa légitimité et son autorité d’en haut et non d’en bas. Cela était évident, reconnu et fondamental dans les civilisations traditionnelles ; c’était là le fondement de principe et c’est cela qui compte, peu importe les aléas de l’histoire. Fonder le pouvoir temporel sur l’opinion volatile de la majorité est une absurdité.
(texte complet: cliquer sur le titre)